De nombreux quartiers de la Région bruxelloise ont la chance de présenter des jardinets en zone de recul devant les maisons. L’essentiel de la zone de recul devant le bâtiment est végétalisé, avec un cheminement d’accès vers la porte d’entrée et, le cas échéant, avec un accès vers une porte de garage qui se limite souvent à deux bandes de roulement.

Ces jardinets contribuent grandement aux charmes de ces quartiers et ils jouent également un rôle dans l’absorption des eaux de pluie et pour la biodiversité.

Malheureusement, avec l’usage croissant de l’automobile en ville, au cours du temps, un grand nombre de ces jardinets ont été détruits et transformés en places de parking, en utilisant, de surcroît, des matériaux imperméables. Les accès aux garages qui n’étaient minéralisés que sur deux bandes de passage ont bien souvent été minéralisés sur toute leur largeur, et c’est parfois tout un jardinet en façade qui a disparu et été transformé en emplacements de stationnement.

C’est très dommageable pour la qualité esthétique de notre espace public et c’est un problème écologique puisque le revêtement minéralisé ne laisse bien souvent plus l’eau de pluie s’infiltrer dans le sous-sol.

De plus, lorsque cela se fait sans permis, l’habitant responsable d’un tel aménagement (en-deçà d’entrées de garage pré-existantes), s’approprie indûment une portion d’espace public qui devrait rester disponible pour le stationnement en voirie, ou pour planter un arbre, par exemple.

Autant de bonnes raisons d’agir…

Ce lundi 1er février 2021, j’ai interrogé le Secrétaire d’État Pascal Smet quant aux mesures qu’il a déjà prises ou compte prendre pour s’attaquer à ce problème.


Celui-ci a reconnu que l’inventaire des infractions à l’aménagement des zones de recul et leur suivi est à ce jour insuffisant et, par manque de personnel, ne constitue sans doute pas une priorité des communes et de la Région.

Il s’est engagé à faire faire un tel inventaire par son administration, mais en raison de la crise du COVID, celui-ci n’a pas encore démarré.

Interrogé sur l’utilisation de techniques nouvelles, comme par exemple StreetView ou l’examen de photos aériennes pour aider à faire ces inventaires sans nécessité de se rendre sur place, il a répondu que ces techniques ne sont pas à ce jour utilisées. L’essentiel des PVs dressés l’ont été sur base d’une plainte ou d’un signalement. Seuls 25 PVs ont été dressés par la Région ces deux dernières années !

Il y a donc du pain sur la planche pour rendre effective la protection des jardinets en zone de recul et préserver ainsi la qualité de notre espace public…