La qualité de l’eau de la Senne, de la Woluwe et du canal s’est améliorée ces dernières années, mais elle n’est toujours pas bonne, reconnaît le ministre de l’environnement Alain Maron (Ecolo). Il subit la pression des organisations environnementales pour limiter le nombre de « débordements » des égouts dans les cours d’eau. Après presque 15 ans, le collecteur d’égouts de la rive droite et le trop-plein ont enfin été nettoyés, ce qui a permis de réduire de plus de moitié le nombre de débordements.

« L’activité humaine a un impact important sur la qualité de l’eau de la Senne, de la Woluwe et dans le canal », a déclaré M. Maron en commission environnement, suite à une question des députées Lotte Stoops (Groen) et Ingrid Parmentier (Ecolo) sur les débordements d’eaux usées. « Le nouveau plan de gestion de l’eau 2022-2027 devra donc proposer des mesures ambitieuses pour améliorer la qualité des cours d’eau d’ici 2027 ».

Entre autres, l’amélioration du fonctionnement des conduites de débordement, la restauration des berges naturelles et la lutte contre le déversement de déchets font partie de ce plan, a déclaré le ministre.

Tout comme une quinzaine d’organisations environnementales la semaine dernière, Stoops et Parmentier ont également interrogé le ministre Maron sur les mesures qu’il a prises pour s’attaquer au problème des « débordements » fréquents des eaux usées. En cas de fortes pluies, les collecteurs d’eaux usées ne peuvent pas absorber la quantité d’eau, de sorte que le surplus d’eaux usées s’écoule directement dans la Senne, le canal ou la Woluwe par un tuyau de trop-plein.

En 2020, cela s’est produit au moins 160 fois. Chaque année, dix millions de mètres cubes d’eau se déversent dans la Senne et le canal sans être nettoyés.

Nettoyage du plus grand collecteur d’égouts et du trop-plein

Le fonctionnement des débordements des collecteurs peut être optimisé pour utiliser pleinement la capacité de stockage du réseau d’égouts, de sorte que le débordement ne soit activé que lorsqu’il n’y a pas d’autres options, a déclaré M. Maron.

Le « déversoir » peut également être équipé de barrières flottantes pour maintenir certains déchets dans les égouts. De cette façon, il est envoyé à la station d’épuration des eaux au lieu de se retrouver dans le cours d’eau.

Le collecteur d’égouts Rive droite et le déversoir associé du Nouveau Maelbeek ont causé le plus grand débordement de la Senne depuis des années, tant en termes de fréquence que de quantité d’eau. Suite à une ordonnance de 2006, la Ville a transféré le collecteur à la Région, qui n’a pas réussi à le nettoyer pendant plus de dix ans. Après des années de retard, il a finalement été nettoyé en juin 2020.

« Depuis la fin des travaux sur le déversoir du Nouveau Maelbeek, le volume des eaux usées déversées par mois a diminué de 60%. » Michaël Antoine, hydrologue à Bruxelles Environnement

Ces barrières flottantes sont actuellement testées dans le déversoir rénové du Nouveau Maelbeek. S’ils fonctionnent bien, ils pourraient être utilisés ailleurs, selon Bruxelles Environnement. Le nombre de débordements a déjà été réduit de plus de moitié.

« La fin des travaux d’amélioration du Nouveau Maelbeek par Vivaqua explique la baisse des chiffres pour le second semestre 2020, ce qui est très encourageant pour l’effet de ces travaux d’amélioration », explique l’hydrologue Michaël Antoine à BRUZZ. « Depuis la fin des travaux, le volume mensuel déversé dans l’émissaire du Nouveau Maelbeek a diminué de 60 % par rapport aux années précédentes, et la fréquence et la durée de déversement ont été réduites d’environ 70 % ».

L’infiltration de l’eau de pluie

L’une des actions prévues dans le cadre d’un projet européen consiste à modifier également deux autres conduites de débordement importantes. Le fonctionnement de l’un d’eux, le Paruck, a déjà été partiellement révisé, ce qui a également permis de réduire de moitié le nombre de moments de débordement, a déclaré M. Maron à la commission. Une étude de l’autre conduite de débordement, celle de Mill Creek, a commencé en juin 2020, avec l’installation de trackers qui mesurent le débit dans l’égout.

Le plan de gestion de l’eau doit également s’attaquer à la cause du problème : l’excès d’eau dans les égouts de Bruxelles après les pluies. À certains endroits, l’eau de pluie doit pouvoir s’infiltrer dans le sol au lieu d’être acheminée directement vers les égouts. A proximité immédiate du canal, le plus grand bassin d’orage à ciel ouvert de Bruxelles, des eaux de pluie claires pourraient y être envoyées, par exemple depuis le futur Becopark.

Retrouvez l’article ici: https://www.bruzz.be/milieu/maron-belooft-betere-waterkwaliteit-zenne-en-kanaal-door-beperking-van-overstort-uit-riool